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Le fruit de l'arbre à pain
3 octobre 2006

Même pas honte

Hier, j'ai acheté l’album Carnet de Bord de Bernard Lavilliers. Pour être honnête, je pensais ne jamais acheter un seul CD de ce chanteur tant je l’ai détesté adolescente. Je le trouvais dégoûtant une ado a le droit de trouver un chanteur dégoûtant et ses musiques me donnaient des hauts le coeur, ni plus, ni moins. Physiquement aussi c’était pas ça. Je le trouvais moche, son look mi-marin mi-anarchiste ne me plaisait pas, mais alors pas du tout. Et je ne parle pas de ses fringues en cuir. Longtemps donc, Bernard Lavilliers fut rangé dans le tiroir des musiques qui vous donnent la nausée dés les premières notes entamées.

Et puis voilà qu'un jour L'été passa à la radio, voilà que je me mis à fredonner cet air brésilien entêtant...
Malheur à qui me frôle je suis comme suis
Je suis comme je suis plaisir à qui me prend
Et dans ce jeu de rôle, je te veux maintenant

Ce titre fut rapidement chasser par un autre et mon amour éphémère pour Lavilliers parti aux oubliettes.

Il y a quelques temps, alors que je regardais d'un oeil distrait Taratata, je le vis. Il s'avança vers moi sur la scéne tel un aventurier un peu usé, un loup des mers rentré au port pour nous conter son voyage... Plus sage, peu maquillé -ah oui, parce que j'ai toujours pensé qu'il se mettait un trait de khôl sous les yeux-. Touchant.
Il se mit à chanter son titre Marin :
Dans les coquillages d’Afrique Une prêtresse a vu ton nom
Maes du Santos et du mystique
Dépêche toi je tourne en rond

taratataJ'étais sous le charme, vraiment, suspendu au petit écran de ma télévision, debout. Ridicule oui mais réellement sous le charme, comme hypnotisée par Bernard ! Alors hier, n'en pouvant plus d'avoir cet air encore dans la tête, je suis allée à la FNAC, j'ai acheté "Carnet de bord" et j'ai couru enfin pas tout à fait chez moi pour l'écouter.
Les chansons de Lavilliers évoquent la douleur de l'absence, des départs, les voyages au long cours et la passion. Elles parlent de la vie, du monde et des sentiments. Lavilliers a voyagé et cela se sent, il y a une profondeur dans sa voix qui me laisse en suspend, un écho dans son souffle qui m'émeut. Je ne saurais expliquer réellement pourquoi, hier, en écoutant Messageries Maritimes, deux minuscules larmes ont fleuri à la naissance de mes yeux fatigués.

Elle n’y croyait qu’à moitié mais elle n’en revenait pas
De le chercher sans le vouloir de le croiser sans surprise
Elle se disait je m’en fous après tout qu'est-ce que tu crois
Jamais attendu personne pour rentrer dans l’aube grise

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Commentaires
F
Oui, Béa, ça vaut le coup d'essayer...chaque morceau est un petit bijou !<br /> Je me suis noyée dans la mélancolie que dégage cet album...impossible à expliquer.
B
Mon ressenti pour Lavilliers était un peu le tien (peut-être pas aussi radical). Je n'ai rien contre l'homme mais je n'ai jamais accroché sa voix ou sa musique. Ta note me donne envie de lui donner une chance.
Le fruit de l'arbre à pain
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