Epiceries de goûts
Je sais pas vraiment pourquoi mais je pourrais passer des heures dans les épiceries. Enfin si, je sais, parce que je suis gourmande. Je me souviens la première fois que je suis allée faire des courses à Carrefour pour moi, je veux dire pour mon premier « chez moi », j’étais ravie. J’ai du passer 1 heure dans le supermarché dont 10 minutes devant les cornichons à hésiter entre les molossols et les autres et finalement acheter les 2 et 15 devant le rayon des chocolats pour savoir quel était le chocolat pâtissier le plus riche en cacao ...
Aujourd’hui, ma virée au supermarché qui est d’ailleurs devenue une supérette-Paris oblige, ne fait plus vraiment partie de mes sorties préférées. Non, mais j’ai trouvé autre chose.
J’ai découvert les épiceries aux allures de caverne d’Ali Baba, ressemblant comme 2 gouttes d’eau à celles fréquentées à Naxos. A Paris, MON épicerie des quatre coins du monde s’appelle IZRAEL. Je suis tombée dessus comme ça, par hasard, alors que je traînais mon corps dans la rue François Miron à la recherche de Petit Pan. Y’avait la queue sur le trottoir et toutes ces épices à l’entrée qui flairait bon l’orient. Voilà, il a fallu que je passe devant une seule fois pour savoir que ce ne serait pas la dernière. Je suis littéralement tombée en amour pour ce petit bout du Marais.
J’aime les endroits où il faut un peu fouiller, les endroits qui ont une âme et c’est pas si courant pour une épicerie.
Izraël recèle 1000 et un trésors : on y trouve du pisco et de l’ouzo, du café turc pour la cezve, de la confiture de lait d’Argentine, du véritable soudjouk, du boulgour fin... Si j’y vais souvent, c’est aussi parce c’est un endroit qui me rassure.
Mais ce n’est pas tout. Il y a un tout autre style d’épicerie que je fréquente régulièrement. On va dire qu’il s’agit des épiceries de luxe. Mais bon, en écrivant cela, je me dis que les véritables épiceries de luxe sont plutôt Fauchon ou Hediard. Moi, je veux juste parler de la Grande Epicerie de Paris et de Lafayette Gourmet. Je pourrais y rester des heures entre les moutardes en tubes et les eaux aromatisées au camphre, les chocolats du bout du monde et les chutneys... En réalité j’achète peu. J’y fais quelques cadeaux à Noël et me ravitaille en petites tablettes de chocolat pour le café. Je crois que ça s’arrête là. De temps en temps j’achète un produit qui me fait marrer mais que je n’utilise bien évidemment jamais et qui, faut bien l’avouer, coûte un œil (un œil de lézard vert mais un œil quand même).
Pour la petite histoire, il faut aussi que je dise ici que je suis davantage attachée à la Grande Epicerie. Parce que j'ai rencontré ce lieu avant de connaître Paris, via un interview de Marguerite Duras dans lequel elle expliquait que c'est là qu'elle faisait ses courses, enfin, plutôt là qu'elle envoyait Yann Andrea faire ses courses. J’aimais Marguerite Duras, il fallait donc je vois son épicerie.... quelle surprise !
Enfin, je pourrais aussi parler de Goumanyat, des Frères Tang et de tous ces endroits où j’aime fouiner et être surprise... Je suis certaine qu’il en existe 1000 autres à Paris et ailleurs ; il me tarde de les rencontrer, comme ça, au détour d’un sentier.